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Chez Vincenzo
11 janvier 2006

Le jour de la galette

Dans la catégorie "Sentiments", on peut parler de tout ce qui a trait à l'état d'âme, et pas seulement d'amour. Ca tombe bien. Ma petite anécdote d'aujourd'hui me fait vibrer des cordes qui n'avaient pas vibrées depuis longtemps. Quelles cordes? Difficile à dire maintenant. Essayons d'y réfléchir...

L'histoire alors. Aujourd'hui, mercredi 11 janvier, jour de galette des rois au boulot.

Le rendez-vous est fixé dans la salle de réunion à 18 heures "après la journée de boulot", pour ne pas trop perturber les polars dont je ne fais pas partie. Il faut dire que la chef de service a une certaine poigne, et que son personnel, dans la majorité, marche au pas. Qui plus est, c'est une bosseuse et ne manque jamais une occasion pour annoncer que la veille elle est partie tard du boulot, vers les 21 heures, ou qu'elle a du reculer ses congés, invitant l'assemblée à en faire de même. Bref, une bosseuse. Dans la banque dont je fais partie, elle se considère comme étant au point de pivot d'un des projets clés dont son responsable, l'un des grands pontes du groupe, est l'instigateur.

Ce projet, j'en fais partie, comme "Assistant à Maitrise d'Ouvrage". C'est un projet informatique, avec ses délais, ces contraintes, ces dead-line. Bref, un projet informatique. Il contient un chef d'équipe, une coordinatrice, la chef de projet-chef-de-service-en-même-temps, ainsi qu'une autre responsable, qui travaille sur des projets transversaux dont le mien fait partie.

En tant qu'assistant à maîtrise d'ouvrage, je ne suis pas rattaché au service dont je parle. J'appartiens à une autre entité du groupe, et je suis "détaché" pour une certaine période pour le projet en question. Je travaille depuis relativement peu de temps dans le service, depuis octobre. Mais je connais, de visu ou pour avoir un peu discuté avec, la majorité des membres du service. Il y a la sercrétaire, mariée, qui a mon âge, qui aime bien le groupe Téléphone (bon point!) mais avec qui je n'ai pas encore eu vraiment l'occasion de parler. Il y a deux-trois collègues sympa, une assistante de direction un peu trop proche de la chef de service à mon goût, une stagiaire qui vient d'arriver qui est en cinquième année de droit, assez mignonne d'ailleurs.

... Et puis il y a la responsable de la chef de service, l'assistante du grand ponte. Elle est venue spécialement pour la galette. La chef de service est en ébulition!

Tout le monde (sauf le grand ponte qui n'a pu venir) est donc réuni dans la salle de réunion, les parts sont découpées, le champagne est servi. La responsable de la chef de service, une femme -très jolie- d'une quarataine d'année entame un petit discours très poli autour duquel tout le personnel acquiesce, sourit, hoche la tête en signe d'approbation, un verre à la main, pendant qu'un collègue distribue les parts à chacun, avec une serviette en papier en guise d'assiette.

Vient le tour de la responsable de service de procéder à un discours. Allusion est faire sur le fameux projet, et sur l'importance de la réussite "pour fin 2006".

Bien sûr, à ce moment là, beaucoup d'allusions avaient déjà fusées sur le fameux "qui aura la fève". Moi, j'avais déjà prévenu mes collègues: "Tous les ans, au boulot, j'ai toujours la fève. En famille, jamais, mais au boulot, toujours. 'vous en faites pas, je l'aurai aussi cette fois-ci, la fève !" Et ça n'a pas raté.

Donc l'objet métallique se fait sentir sous ma dent. je le prend, hésite un instant entre la cacher (je l'ai déjà fais une année mais j'avais trouvé ça nul finallement), la montrer ostensiblement (mon côté boute en train mais là je ne me sens pas à l'aise), ou la montrer à mes voisins mine de rien (style c'est un non-évènement). Finalement, j'opte pour cette dernière option, mais ça foire parce que, au bout d'un moment, lorsque tout le monde commence à demander dans l'assemblée et de façon plus empressante qui a la fève, je lance un timide "c'est moi!" et dès lors les yeux se tourne vers moi.

C'est parti le protocole: on me ramène une couronne, je la met, petite photo-souvenir. Et puis, et puis, bien sûr... Tu es le Roi, alors tu dois choisir ta Reine maintenant !!

Bien sûr. En même temps, une partie de l'assemblée a recommencé à repartir dans ses discussions de boulot. Je me sens un peu traversé par deux courants: soit repasser moi aussi à des discussions classiques avec des collègues, toujours dans la thèse du "nom évènement", soit prendre l'initiative de choisr une Reine alors que déjà un bon trois-quart de l'assemblée n'en a plus rien à faire...

Ne trouvant aucun collègue à qui parler d'autre chose, surtout qu'avec ma couronne sur la tête, allez savoir pourquoi, la question "tu dois trouver ta Reine" me revient systématiquement, je décide donc d'aller choisir ma Reine. Mais qui ?

Je m'étais un peu préparé à la question sachant que j'allais être le Roi. Je savais déjà que je ne voulais pas de la Chef de service, choix trop "convenu" à mon goût. Idem pour ma coordinatrice de projet. Je pense à un instant à la responsable de projets transversaux mais, avant que le Roi ne soit trouvé, je l'avais entendu dire "pourvu que je n'ait pas la fève". Donc mieux vaut l'épargner. L'assistante de direction, non, la secrétaire, non, la stagiaire, j'hésite (parce qu'elle est mignonne) mais je préfère l'épargner, et puis je me vois pas amorcer un plan dragouille dans ce contexte.

Au bout d'un court instant, mon choix est fait. Je vais chercher la deuxième couronne et me dirige vers l'assistante du grand ponte. C'est elle !

Pourquoi elle? Parce qu'elle est mignonne d'abord. Parce que si y avait bien une femme que je voulais embrasser en public, c'étais bien elle. Mon responsable d'équipe avait flashé sur elle et fait souvent des allusions érotiques sur elle. Je suis proche avec mon chef d'équipe. Disons que de l'avoir choisie elle nous alimentera la discussion "t'as vu je l'ai embrassé! ". Bon et puis, il fallait bien en choisir une...

La photo souvenir du Roi assistant à maîtrise d'ouvrage aux côté de sa Reine, Assistante du grand ponte...

Je ne sais pas pourquoi, mais demain, jeudi, j'ai l'impression que j'en entendrai encore parler. Et vendredi aussi je pense...

Alors pour en revenir à mon état d'âme de la journée, quelle corde me sens-je vibrer ce soir..? Un brin de fatalisme, peut être un petit côté 'il fallait gérer et je m'en suis pas trop mal tiré" (quoique j'ai entrevu la photo, je ne m'y trouve pas terrible), un côté "au moins j'aurais mis un peu l'ambiance en créant la surprise" (la plupart aurait donné la fève à la chef de service) et puis... un sentiement de ridicule...

Oui, c'est bien ça. A bien y penser maintenant, il me semble bien que le sentiment prédominant est bien le ridicule.

On ne se refait pas...

A suivre...

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Commentaires
T
rien depuis le 11/01, la galette est rassie à présent, il serait temps de nous donner autre chose à nous mettre sous la dent !!!
T
Cher Vincenzo, sachez que le "ridicule" ne tue plus, et que je ne vois rien de ridicule dans ce que vous décrivez... Vive le Roi !
Chez Vincenzo
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